Le MAC appuie le Manifeste de la défense collective de droits
Textes et analyses | 6 novembre
Depuis mars dernier, la pandémie mondiale liée à la Covid-19 sévit au Québec. Nous, organismes en défense collective des droits, constatons plus que jamais l’échec des systèmes capitalistes, coloniaux, patriarcaux et destructeurs de l’environnement. Des systèmes qui bénéficient à une poignée de privilégiés, au détriment du bien commun. Il est grand temps que le gouvernement québécois mette en œuvre de véritables changements sociaux et prenne ses responsabilités afin de garantir les droits de toutes et de tous, tout particulièrement ceux des personnes les plus précaires et marginalisées de notre société.
En effet, ces personnes sont les premières à souffrir de cette crise socio-sanitaire. Pensons aux personnes âgées qui sont laissées à leur compte dans les CHSLD, aux personnes qui ont perdu toute source de revenus du jour au lendemain, aux personnes assistées sociales qui ont été abandonnées par les mesures de soutien d’urgence, aux personnes et aux familles locataires expulsées en pleine pandémie, ou encore aux personnes migrantes et sans statut qui se voient obligées de supporter des conditions indécentes d’exploitation. Pensons aux personnes en situation de handicap qui voient leurs services de soutien anéantis, aux personnes LGBTQ+ qui vivent de l’isolement quant à leur identité et leur orientation sexuelle. Pensons aux femmes, qui sont au front de la crise et qui vivent de plein fouet les répercussions de l’augmentation de la charge mentale et de la violence.
Les droits de toutes ces personnes, déjà mises à l’épreuve, ont encore été bafoués par la gestion de la crise par le Gouvernement du Québec. Leur précarité et leur marginalisation sont plus exacerbées que jamais.
La pandémie a exposé au grand jour les problèmes structurels des réseaux publics du Québec. Très vite, les organismes communautaires ont, encore une fois, eu à pallier les dégâts causés par des années d’austérité, des logiques de rentabilité et à une déresponsabilisation des gouvernements.
Malgré la précarité qui caractérise le milieu de la défense collective des droits, malgré les nombreuses incertitudes, la peur et l’isolement, ces groupes ont continué à travailler avec et pour les communautés les plus marginalisées. Nous avons amplifié leurs voix. Nous avons dénoncé le recul des droits. Nous avons réclamé des mesures adaptées. Nous avons proposé de réelles solutions, porteuses de justice sociale, afin d’augmenter la capacité de notre société à surmonter cette pandémie.
Cette crise sociale, économique et sanitaire ne peut pas se résoudre avec des fonds de tiroir.
Nous le réitérons : ce n’est que par l’investissement massif dans les services publics et les programmes sociaux, le soutien adéquat aux personnes qui vivent des situations de précarité, la lutte contre les inégalités, et le respect des droits que le Québec pourra sortir de cette pandémie, au bénéfice de toutes et de tous. La solidarité, l’entraide et la protection de la dignité humaine sont des valeurs qui doivent guider l’action de l’État.
Nous ne sommes pas naïves. Nous savons que les droits sociaux, acquis au fil des années, ont été arrachés aux pouvoirs en place avec toute la force et la conviction des personnes qui luttent pour la justice sociale. C’est le souvenir de ces batailles, l’espoir de pouvoir vivre autrement et la conviction profonde que tout être humain mérite de vivre dans la dignité qui nous permet de poursuivre notre travail.
En tant de pandémie, confinés ou non, les organismes en défense collective des droits continueront à travailler d’arrache-pied pour protéger les droits sociaux, pour créer des communautés plus solidaires, pour dénoncer les injustices et réclamer ce que nous méritons!
Les droits, ça se défend, plus que jamais !