Budget fédéral 2019-2020 : des mesures bien timides pour les chômeur.se.s
Interventions médiatiques | 20 mars
D’entrée de jeu, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) tient à saluer les importants investissements annoncés par le ministre Morneau pour améliorer et moderniser Service Canada, qui en avait bien besoin, de même que le Tribunal de la sécurité sociale (TSS), créé en 2013 par le gouvernement Harper. Il semble que les récriminations unanimes exprimées depuis maintenant 6 ans contre ce tribunal aient enfin été entendues. Le retour au tripartisme et les sommes investies nous permettent aujourd’hui d’espérer un système de contestation accessible, équitable et efficace pour les chômeur.se.s qui souhaitent s’en prévaloir.
Ceci étant dit, le MASSE est déçu du peu d’engagements concrets prévus au budget pour améliorer le sort des prestataires d’assurance-emploi.
« Seulement 43% des canadiens pourront recevoir de l’assurance-emploi s’ils en font la demande. Le régime actuel exclut donc une majorité de travailleurs et de travailleuses au pays, qui se retrouveront sans le sou une fois au chômage. Devant cette situation alarmante, on s’attendait à beaucoup plus du gouvernement Trudeau », explique Sylvain Lafrenière, du Mouvement autonome et solidaire des sans emploi (MASSE).
La réalité est particulièrement difficile pour les travailleurs saisonniers et les travailleuses saisonnières pris dans le trou noir, la période sans revenu entre la fin des prestations d’assurance-emploi et la reprise du travail saisonnier. Aucune mesure n’a été annoncée dans le budget Morneau, malgré les ratés du projet-pilote mis en place en 2018.
Même chose du côté des femmes, dont les difficultés d’accès au régime sont pourtant bien documentées par la campagne De travailleuses à chômeuses : même injustice, même combat et connues du gouvernement fédéral, dont la profession de foi féministe laissait espérer davantage de proactivité…
L’annonce d’une nouvelle prestation de soutien à la formation d’un maximum de 4 semaines soulève quant à elle son lot d’interrogations. « Cette prestation permettra aux employeurs d’inciter leurs employés à assumer les coûts de leur formation de mise à niveau tout en leur imposant une baisse de revenus de 45%. Pourquoi l’employeur n’assumerait-il pas ces frais de formation? », soulève Denis Poudrier du Mouvement des Chômeurs et Chômeuses de l’Estrie. Un dossier à suivre de près.
Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) est le plus important regroupement d’organismes défendant les droits des chômeurs et chômeuses du Québec. Ses groupes membres militent pour le rétablissement d’un régime d’assurance-chômage juste et universel.