Trudeau annonce 8 semaines de plus de PCU
Lois et règlements | 16 juin
(Ottawa) Le fédéral prolonge de deux mois sa Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2000 $ par mois – ce qui pourrait faire passer la facture du plan d’aide à 102 milliards de dollars, s’est hasardée à prédire la ministre de l’Emploi, Carla Qualtrough.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) réclamait quatre mois de plus et présentait cette requête comme une condition à son appui lors du vote de confiance sur les subsides qui se tient ce mercredi. Les libéraux ont finalement coupé la poire en deux.
« Si vous touchez la PCU et que vous ne pouvez pas retourner travailler — parce que vous n’arrivez pas à trouver du travail ou que ce n’est pas possible en ce moment —, vous allez continuer de recevoir [vos] 2000 $ par mois », a lancé Justin Trudeau mardi à l’intention des bénéficiaires.
Car « même si on reprend certaines activités, beaucoup de gens ont encore besoin de ce soutien pour payer leurs factures pendant qu’ils cherchent du travail », a-t-il argué lors de son allocution quotidienne à Rideau Cottage.
Pour justifier cette prolongation, il a avancé qu’au cours du processus de déconfinement, « certains secteurs vont rebondir plus rapidement que d’autres », et que si « beaucoup de gens vont trouver du travail », ce « ne sera pas tout le monde ».
En date du 4 juin, 8,4 millions de Canadiens avaient touché l’aide directe imposable, ce qui a coûté 43,51 milliards de dollars au Trésor public. Environ 1,2 million de Canadiens qui avaient initialement adhéré au programme s’en sont ensuite désistés, selon Ottawa.
Le premier ministre n’a pas été en mesure de chiffrer le coût de la prolongation. Un peu plus tard, en conférence de presse au parlement, sa ministre de l’Emploi, Carla Qualtrough, a fait valoir qu’il était « difficile » à évaluer.
Elle a cependant mentionné que la facture mensuelle du programme était de quelque 17 milliards de dollars. En faisant le calcul à partir de cette donnée, la note serait donc de 102 milliards de dollars environ pour une période de six mois.
Et les fraudes ?
La PCU s’est retrouvée dans la ligne de mire des fraudeurs, dont certains procèdent par vol d’identité pour toucher indûment ce chèque.
Les libéraux ont inclus dans le projet de loi C-17 déposé mercredi dernier des retouches aux critères de la PCU, ainsi que des sanctions sévères pour les personnes qui tenteraient de toucher frauduleusement ce chèque.
La mesure législative n’a toutefois pas été adoptée, les libéraux n’étant pas parvenus à négocier un terrain d’entente avec les partis de l’opposition. Le premier ministre Trudeau et la ministre Qualtrough ont toutefois affirmé que des changements avaient été apportés par voie réglementaire.
Le projet de loi C-17 aurait rendu la PCU inaccessible à quiconque refusait une offre « raisonnable » de retour au travail ou de nouveau travail. La ministre Qualtrough a signalé que le terme se retrouvait dans les règlements.
« Nous allons avoir du vocabulaire plus fort dans la déclaration à signer [par les travailleurs] qui encourage les travailleurs à chercher du travail, et à l’accepter lorsqu’il est raisonnable. Même que nous nous attendons à ce qu’ils fassent ça », a souligné la ministre.
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