Élections fédérales 2019 : Mettre fin au sexisme dans le régime d’assurance-chômage
Interventions médiatiques | 17 octobre
MONTRÉAL, le 17 oct. 2019 /CNW Telbec/ – Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), le plus important regroupement québécois d’organismes de défense des droits des chômeurs et des chômeuses, considère que le régime actuel d’assurance-emploi reproduit et accentue les inégalités économiques vécues par les femmes dans le monde du travail. Ces dernières sont parmi les plus pénalisées par les actuels critères d’accès, étant donné la probabilité plus élevée qu’elles ont d’occuper un travail atypique ou précaire sur le marché de l’emploi. Selon Kim Bouchard, présidente du MASSE : « pour un même effort de travail et un niveau équivalent de cotisations, les femmes sont moins souvent admissibles aux prestations d’assurance-chômage ou en reçoivent moins que les hommes. » Il est donc essentiel de s’assurer que toutes celles et ceux ayant versé des cotisations au régime d’assurance-emploi puissent être couvertes par ce programme. Il est primordial de revoir en profondeur le fonctionnement du régime afin de garantir un accès réellement juste et équitable aux Canadiennes et aux Canadiens.
Afin d’atteindre cet objectif, le MASSE propose une série de mesures et demande la mise en application urgente des deux revendications suivantes :
- Une formule hybride abaissant le seuil d’admissibilité à 350 heures ou 13 semaines.
- Un accès aux prestations régulières d’assurance-chômage, en cas de perte d’emploi, sans égard aux prestations de maternité et aux prestations parentales.
En effet, entre 1989 et 1997, trois vagues de compressions majeures ont détérioré l’accès aux prestations de chômage. Malgré quelques timides améliorations à l’assurance-emploi au cours des dernières années, le gouvernement sortant n’a pas travaillé à mettre fin aux discriminations à l’égard des mères et des personnes travaillant à temps partiel.
« A priori, l’admissibilité basée sur les heures travaillées semble neutre. Toutefois, pour les personnes travaillant à temps partiel, obtenir le nombre d’heures est beaucoup plus long, voire impossible, dans certains cas. Le taux d’admissibilité pour les personnes travaillant à temps partiel n’est que de 62%. Selon le dernier rapport de statistique Canada, 75.8% des personnes occupant un emploi à temps partiel sont des femmes. La principale raison expliquant cette situation est qu’elles ne peuvent travailler à temps plein, car elles doivent s’occuper de leurs enfants. Il ne s’agit pas d’une simple préférence. La baisse du seuil d’admissibilité à 350 ou 13 semaines permettraient de tenir compte de cette responsabilité qui incombe encore trop souvent aux femmes et de neutraliser partiellement le sexisme présent dans la réglementation actuelle » rappelle Sylvain Lafrenière, coordonnateur du MASSE.
En cette fin de campagne électorale fédérale, nous avons déjà interpellé les principaux partis politiques afin d’obtenir de leur part, des engagements au sujet de l’assurance-emploi. Malgré nos tentatives répéter d’obtenir des réponses satisfaisantes, nous constatons une fois de plus que le droit à l’assurance-emploi ne figure pas dans leurs priorités. Afin que cette situation change, il nous apparaît essentiel de rappeler que les prochaines élections offrent une occasion d’exiger des engagements de la part des partis politiques afin éliminer l’injustice à l’égard des femmes et à rétablir l’accessibilité du régime d’assurance-emploi pour toutes et tous.
Peu importe l’issue du scrutin électoral fédéral du 21 octobre, nous allons continuer de lutter sans relâche afin de bonifier le régime actuel, de s’assurer que les cotisations perçues servent aux fins auxquelles elles sont prélevées et de faire valoir les droits de chômeurs et des chômeuses.
SOURCE Mouvement Autonome et Solidaire des Sans-Emploi
Renseignements: Sylvain Lafrenière, coordonnateur du MASSE, 514-524-2226
Kim Bouchard, présidente du MASSE, 514-271-4800
Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) rassemble 15 groupes de défense des droits et constitue le plus important regroupement de chômeurs et chômeuses au Québec. La campagne « De travailleuses à chômeuses, même injustice, même combat! » se poursuivra jusqu’au printemps 2019.