De l’utilité des pauvres en temps de crise

Textes et analyses | 2 avril

« Aucun Canadien ne devrait avoir à choisir entre protéger sa santé, se nourrir, payer ses médicaments ou prendre soin d’un membre de sa famille » nous rassurait le ministre Morneau lors de l’annonce de la PCU le 25 mars dernier.

Or, la classe politique s’organise désormais pour remettre le plus de cheap labor possible entre les mains du patronat.

Tous ne sont pas égaux devant la pandémie et malgré la peur, malgré les recommandations de la Santé publique de rester à la maison, de prendre soin de nos proches, prendre soin de nous, et bien, faire travailler les gens à rabais semble être acceptable pour nos dirigeants.

L’exploitation de la détresse des laissés pour contre du système est en marche. Malheureusement, les chômeurs et chômeuses sont aux premières loges.

Contrairement à ce qui avait été annoncé au départ dans le communiqué de presse du ministre des finances, les bénéficiaires de prestations d’assurance-emploi qui arrivent au bout de leurs prestations entre le 15 mars et le 3 octobre, et qui n’ont pas retrouvé de travail en raison des conséquences de la covid19 sur le marché de l’emploi, ne seront pas admissibles à la PCU.

Les chercheurs d’emploi, les étudiants qui ne travaillent que l’été, les travailleurs saisonniers sans date prévue de retour, voilà une main d’œuvre vulnérable toute prête à répondre aux besoins des industries qui ‘’peinent’’ à embaucher des travailleurs non spécialisés au salaire minimum.

Le loyer, l’épicerie et les cartes de crédit doivent être payés. Les chômeurs et chômeuses sont particulièrement vulnérables car après plusieurs semaines à recevoir 55% de leur salaire et sans protection aucune, ils et elles devront accepter n’importe quel emploi pour survivre en ce temps de crise.

De ce qui s’annonçait comme une mesure généreuse devient au fur et à mesure qu’on en comprend les « subtilités », une mécanique des plus restrictives.

Il est impératif que le gouvernent précise les angles morts présents dans la PCU et dont nous venons de décrire les effets désastreux pour les chômeuses et chômeurs les plus vulnérables. Il faut lever ces restrictions pour y avoir accès rapidement.

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