Montréal, le 26 octobre 2017
Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) – le plus important regroupement d’organismes défendant les droits des chômeurs et chômeuses au Québec – profite de la Semaine nationale des chômeurs et chômeuses pour dénoncer encore une fois l’état lamentable du régime d’assurance-chômage et exiger des améliorations substantielles de la part du gouvernement libéral.
La peur d’augmenter les coûts sociaux et d’handicaper le régime n’est pas justifiée. Selon les Comptes publics du Canada, en 2015-2016, le total des revenus d’assurance-emploi (23,6 milliards de dollars) a dépassé les dépenses (21,2 milliards de dollars), ce qui a généré un excédent net d’environ 2,4 milliards de dollars.Et pourtant, des 1,3 million de sans-emploi que comptait le Canada en 2015, seul 43,8 % des personnes en situation de chômage ont eu droit au bénéfice des prestations. Une ventilation selon le sexe nous permet de constater que les travailleuses sont moins souvent admissibles aux prestations régulières que les hommes. Seulement 37% chômeuses ont été protégées par le régime contre 48% des chômeurs.
Le portrait n’est pas plus rose du côté des régions à haut taux de chômage. Lors de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau avait promis de régler les problèmes de l’assurance-emploi. « Ce sont les emplois qui sont saisonniers, pas les travailleurs », avait-il lancé dans un rassemblement partisan à Bouctouche.
Dans ces régions, une baisse du taux de chômage peut avoir des conséquences brutales sur la vie des sans-emploi puisqu’il augmente le nombre d’heures requis pour se qualifier aux prestations et diminue le nombre de semaines auquel les prestataires auront droit… Une situation amplifiant le problème du «trou noir» auquel sont confrontés chaque année les travailleurs et travailleuses.
Ainsi, pour le MASSE, le gouvernement Trudeau doit agir et revoir les seuils d’admissibilité au régime, la durée des prestations et revenir au projet pilote qui permettait de prolonger jusqu’à 5 semaines les prestations dans les régions frappées par des épisodes récurrentes de chômage élevé.