CAMPAGNE DU MASSE : METTONS FIN AUX OBSTACLES ADMINISTRATIFS QUI MINENT L’ACCÈS AUX PRESTATIONS

Interventions médiatiques | 11 mai

Service Canada : des services de prestations dysfonctionnels Partie 2

Service Canada : des services de prestations dysfonctionnels – Partie 2Des groupes de défense de droits des chômeurs et chômeuses membres du MASSE on voulu ici témoigner des différents obtacles administratifs qui minent l'accès aux prestations. Le MASSE demande au gouvernement une réouverture partielle des bureaux de Service Canada afin que les chômeur.se.s les plus vulnérables puissent disposer de toutes les informations nécessaires pour se prévaloir de leurs droits.Parce qu'un revenu de remplacement en cas d'arrêt de travail, ce n'est pas un privilège, c'est un droit !

Posted by Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi on Thursday, May 14, 2020

 

Monsieur le Ministre,

Le 26 mars dernier, votre ministère annonçait la fermeture de plus de 600 bureaux du réseau des centres de Service Canada en raison des préoccupations liées à la COVID-19. Ainsi, nous pouvions lire dans le communiqué publié pour l’occasion : « Nous sommes conscients que cela peut s’avérer éprouvant pour certains Canadiens qui préfèrent recevoir des services en personne. Je veux assurer aux Canadiens que nous sommes déterminés à leur procurer tout le soutient dont ils ont besoin ». L’un des arguments invoqués par votre ministère consistait à souligner les conséquences négligeables de cette décision, la majorité des demandes de prestations d’assurance-emploi étant généralement faites en ligne.

Le MAC de Montréal adhère au constat du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) selon lequel cette déclaration s’appuie sur une méconnaissance de la réalité de certain.e.s chômeurs et chômeuses. Ce n’est pas par simple « préférence individuelle » que ces dernier.ère.s recourent aux services en personne, mais bien parce que ces services constituent pour plusieurs la seule manière d’obtenir le soutien dont ils ont besoin pour déposer une demande ou pour obtenir de l’information.

Les études révèlent que les chômeurs et chômeuses les plus susceptibles de se tourner vers ce mode de service sont les groupes parmi les plus vulnérables de la population. C’est le cas notamment des personnes à faible revenu ou habitant des régions éloignées qui ont un accès limité à internet ainsi que les personnes peu scolarisées ou âgées qui éprouvent des difficultés avec les outils de technologies numériques. De même, les chômeur.se.s qui ne maîtrisent pas la langue dans laquelle les services sont fournis, ainsi que les personnes en situation de handicap, sont particulièrement nombreux.ses à se tourner vers cette ressource. Devant ces différents obstacles, ces personnes ont impérativement besoin d’une aide personnalisée s’ils veulent utiliser les services en ligne pour déposer une demande. Les chiffres à cet égard sont révélateurs : 25% des chômeur.se.s qui recourent aux centres de services en personne s’y présentent dans le but d’utiliser un poste de travail et obtenir de l’aide des agent.e.s.

Qu’il s’agisse d’obtenir de l’information sur les critères d’admissibilité ds différentes prestations offertes, de faire un suivi de leur dossier ou de déposer une demande de prestations d’assurance-emploi, ces démarches deviennent aujourd’hui d’une complexité sans précédent pour celles et ceux qui ont comme seule ressource les lignes téléphoniques surchargées mises à disposition par le gouvernement. Les lacunes relatives aux services par téléphone ont par ailleurs été largement documentées au cours des dernières années : même avant la crise, les centres d’appels de Service Canada peinaient à fournir à la demande, autant sur le plan de l’accessibilité que sur le plan de la qualité des renseignements fournis.

La réalité rencontrée par les différents groupes de défense des droits des chômeur.se.s démontre avec force que les services de prestations par téléphone ne constituent pas une alternative réelle à l’aide personnalisée offerte dans les centres de Service Canada. Devant l’incapacité de plusieurs chômeur.se.s à rejoindre les centres d’appels de Service Canada, ces groupes sont à « la première ligne » de cette crise et travaillent d’arrache-pied pour informer les chômeur.se.s de leurs droits et les accompagner dans leurs demandes de prestations.

Bien que nous reconnaissons la nécessité de protégé la santé et la sécurité des employé.e.s de Service Canada, le MAC de Montréal partage les mêmes inquiétudes que le MASSE en ce qui concerne le sort des chômeurs et chômeuses dont l’accès à un revenu de remplacement dépend de l’accessibilité aux centres d’appels de Service Canada. Pour cette raison, le MAC de Montréal appuie la demande du MASSE, soit que Service Canada réouvre partiellement ses centres de services en personne afin de rétablir l’accès aux services de prestations pour tous et toutes.

Solidairement,

Mouvement Action-Chômage de Montréal

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